Histoire du village

La seigneurie de Mondenard était très divisée au XIIIe siècle. Elle était partagée entre les Durfort, les Gourdon, les Montaigut, les Luzech et les Mondenard. En 1205, Arnaud de Durfort donna à Raymond VI, comte de Toulouse, tous ses droits sur les châteaux de Mondenard et de Durfort. Guiraud de Gourdon fit de même en 1230 avec ses droits sur les châteaux de Sauveterre et de Mondenard. Hugues Arnaud de Creyssac, baron de Luzech, fit hommage au comte de toutes ses possessions dans les paroisses de Mondenard et de Sauveterre le 9 novembre 1237.

La famille seigneuriale de Montagut (Monte Acuto) et de Mondenard (Monte Lanardo) abandonnèrent au comte de Toulouse la tutelle du château et de la seigneurie de Mondenard par un acte établi le 20 avril 1246. Ils voulaient ainsi permettre la création de commerces et de services indépendants sur le site de Cazes. Ces donations ( à l’exception de celle de la famille de Gourdon) n’ont conféré au comte que des droits de suzeraineté sur les terres de ces seigneurs.

Le jeudi 3 mai 1246, le comte de Toulouse Raymond donnait une charte de coutumes aux actuels et futurs habitants de Montlanart, établissant pour eux certaines franchises (principalement économiques) et des garanties fiscales. Ceci entraîna la nomination d’un baile (représentant du comte), la création d’un marché, la nomination de prud’hommes, la mise en place d’un service de garde et de sécurité et d’une justice. Pour chaque transaction importante, un impôt devait être versé. Le baïlage de Monlanard comprenait Sauveterre, Saint-Amans de Pellagal, Canhac et Vazerac. Cette charte permit à la communauté de Cazes de s’établir et de se développer dès le XIIe siècle malgré la proximité et la concurrence de Lauzerte.
Au XIVe siècle, tous les seigneurs précédemment cités ont disparu pour laisser la place aux descendants de Vital de Montaigut et d’Hermangarde de Mondenard. Ces derniers hésitèrent longtemps entre le nom de Montaigut et celui de Mondenard et finirent par opter pour de Mondenard. Cazes-Mondenard est aujourd’hui une commune du Tarn et Garonne recouvrant 5820 hectares. Elle appartient entièrement au Quercy Blanc. Elle est traversée par trois rivières (la Barguelonne, le Lembous et la Lupte). Sur les côteaux entourant le village, mûrit le Chasselas de Moissac, un raisin de table très apprécié.

Origine du nom de Cazes-Mondenard

Le nom de Cazes-Mondenard tient son origine d’une part dans le village de Cazes qui signifie "maisons à vocation agricole" et d’autre part dans celui de la famille de Mondenard (autrefois Mont Lanard), dont le château, particulièrement imposant au Moyen-Age, surplombait et protégeait Cazes. L’ancienne orthographe était "cazex".

Mondenard s’écrivait autrefois Mont Lanard, ce qui signifie mont de la laine. Ce nom aurait été attribué par Charlemagne qui, voulant récompenser le courage et le dévouement d’un de ses lieutenants nommé Carles, lui fit don de cette terre récemment conquise sur laquelle paissaient des brebis et des moutons. Charlemagne aurait donc dit: "Carles, je te fais Seigneur de cette terre qui portera le nom de Mont Lanard". Effectivement, à cette époque, l’élevage ovin était la première activité économique du pays.

Mont Lanard a donné progressivement Mondanard puis Mondenard par une évolution de la prononciation.

Les seigneurs de Mont Lanard appartenaient à la puissante famille des Montaigut et ils en portèrent le nom jusqu’à la guerre de Cent ans.

Mondanard remplace Mont Lanard pour la première fois en 1351 pour désigner le chevalier Armand de Mondanard, adjoint du gouverneur militaire de Lauzerte. Cet homme de guerre fut particulièrement intraitable avec l’ennemi. Le changement de consonne dans son nom a pour effet de suggérer la dureté de la personne ou du lieu portant ce nom. Le village de Cazes prend donc le nom de son seigneur, mais il faudra environ un siècle pour que Mondanard soit reconnu dans les textes et les Chartes. Beaucoup plus tard, une voyelle fut également changée. Les deux orthographes Mondanard et Mondenard ont coexisté pendant près d’un siècle.
Il y eut quelques tentatives de modification ultérieures, telles que Mondénard ou Mont-denard, mais la Révolution française a définitivement fixé l’orthographe : Cazes-Mondenard.

Le blason de Cazes-Mondenard.

  Ce blason est un écartelé d’Argent et d’Azur qui est de Mondenard, au 1 et 3 d’Argent à la Tour ouverte maçonnée de sable, au 2 et 4 d’Azur au sarment de chasselas feuillé et fruité d’Or ; au chef sur le tout d’Azur à trois Lys d’Or qui est de France.

  En effet, les couleurs de Mondenard sont composées d’un métal : l’Argent, et d’un émail : l’Azur.

  La tour symbolise le château et son histoire. Le fait que la porte soit ouverte indique que la ville est accueillante. Le chasselas représente la principale activité économique de la commune et les lys d’or la fidélité au pays

  L’argent est signe de sagesse, l’azur représente la fidélité à ses relations et à ses engagements. L’or de la tour et du chasselas est signe de prestige. Le sable (le noir) est habituellement signe de tristesse, mais ici, il sert à mettre en valeur le dessin de la tour.

 

 

Charte de Coutumes

In nomine Domini nostri Jesu Christi, nos, Ramon, per la gracia de Diou, coms de Tolosa, marques de Proenssa, per nostra propria agraddabla voluntat, donam et autreiam a tots los cavaiers de Montlanard e a tots los autres abitans, que sio aqui, ni per aenan seran, per aras e per tots temps, aitals uzadges e aitals costumas en aissi com apres appareisso ; li cal uzadge e las cals costumas aitals so :

Au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous, Raymond, par la grâce de Dieu, comte de Toulouse, marquis de Provence,de notre propre et agréable volonté, donnons et octroyons à tous les chevaliers de Mondenard, et à tous les autres habitants qui y sont à présent, ou qui y seront à l'avenir, pour maintenant et pour toujours, tels usages et telles coutumes ainsi qu'il apparaît par ce qui suit: lesquels usages et lesquelles coutumes sont ainsi énoncés :

I. - Que Mossenher Io coms aia aqui clams e justezias, so es assabers: de clam privat, V sols de Caorcis, et V sols per messios si plaig s'en menava asses plus.

I. - Que Monseigneur le comte ait là criées et justices, à savoir: pour criée privée 5 sols caorsins, et 5 sols pour frais, si plaidoyer s'en suit.

II. - De sang foio, XXX sols, e si es facha ab ferrament emout LX sols, e que fassa dreg as aquel que es sancfoionats, seria a conoguda del baile e del pros hommes del castel.

II. - Pour sang versé 3o sols et 6o si la blessure est faite à fer émoulu, et qu'il fasse droit à celui qui aura été blessé, à la connaissance du baille et des prud'hommes du château.

III. - Que ausseira autre, la justezia sia seguon la voluntat del senhor, pagats los deudes que devria.

III.- Pour celui qui en tuera un autre, que la justice soit à la volonté du Seigneur, après avoir payé les dettes du meurtrier.

IV. - De fals pes et de falsa mesura, aia Io senhor LX sols.

IV.- Pour faux poids et fausses mesures, le Seigneur aura 6o sols.

V. - Justezia. - De larronessi faig de neig, aio Io senhor encorrement a sa conoguda e a sa volontat d'aquel que proats ne sera. E que pana de dias, la justezia del senhor sera de XX sols del premier laironessi. E se la causa que panada auria, valra de XII den, de caorcis en amunt, LX sols. E del primier laironessi enant sia encorreguts, e la justezia del cors a voluntat del senhor.

V. - Justice. - De tout vol fait de nuit, que le Seigneur ait le droit de prendre à sa connaissance et à sa volonté sur les biens de celui qui en sera convaincu. De tout homme qui vole de jour, la justice du seigneur sera de 2o sols pour le Premier vol, et, si la chose volée vaut plus de 12 deniers caorsins, l'amende sera de 6o sols ; et si le voleur est poursuivi en récidive, la peine corporelle sera à la volonté du seigneur.

VI. - Si’l bailes de Mossenhor Io comte pren home ni fenna en azulteri, lassa o ab dos proshomes o ab plus del castel quen pusco portar testirnoni, e sia l'avers d'aquel e d'aquela encorreguts a volontat del senhor.

 VI. - Si le baille de Monseigneur le comte surprend un homme ou une femme en adultère, que ce soit avec deux ou plusieurs prud'hommes du château, qui puissent en témoigner, que l'avoir de l'un et de l'autre des inculpés soit confisqué suivant la volonté du seigneur.

VII. - Lo mercats sia de Mossenhor Io cornte, e sia a dimercres; et tots hom e tota fenna que i vengua, sia sigurs Io dia e lendema, abque que fassa dreig per si meteis, si home mort o pres no i avia, o facha enjuria corporal.

VII. - Le marché appartiendra à Monseigneur le comte ; il se tiendra le mercredi, et tout homme et toute femme, qui y viendront, seront en sureté ce jour-là et le lendemain, sauf qu'ils se fassent droit par eux-mêmes, s'il y avait mort ou prise d'homme, ou blessure corporelle.

VIII. - E Mossenher Io coms aia de cada saumada de blat, que hom aportara ci castel per vendre, I den. ; e que l'an traira que l'aie comprat, I den.; si in n'aporta o meings no tra entro una carteira, done una juntada, e d'aqui en aval no re.

VIII. - Et Monseigneur le comte aura de chaque grosse charge de blé, que tout homme apporte au château pour vendre, I denier ; l'acheteur qui l'emportera paiera aussi un denier; si la charge apportée ou remportée est moins forte et équivaut à une carte, il sera donnée une poignée, et si la charge est moins forte il ne sera rien donné.

IX. - D'una saumada de vi comprada o venduda, que lan traira, aio Io senhor per leida, I den.

IX. - D'une grosse charge de vin achetée ou vendue, celui qui l'emportera doit au seigneur, pour leude, I denier.

X. - De mercier o de sabatier o de tot tendier estranhs que tendo al mercats, aio Io senhor I den. per leida.

X. - De mercier ou de cordonnier, ou de tout autre étranger, qui vient étaler au marché, il est dû au seigneur, pour leude, I denier.

 XI. - De porc et de truia que hom estranh i venda o i compre, I den. ; de buo, e de vaca, e de cervio, e de tota bestia grossa, I den.; de pels de bestia menuda, no re.

XI. - Pour porc ou truie qu'un homme étranger y vend ou achète, I denier ; pour bœuf, vache, cerf et toute bête grosse, I denier ; pour peaux de menues bêtes, rien.

 XII. - Tots hom e tota fenna que sia de Monlanart, estadgis dins Io castel, sia francs de totas aquestas leidas e d'aquests peadges, salf aitant que Mossenher Io coms aia de cada sabatier, que obra nova i fassa, cadan XII den., la vespra de Nadal, e de cada faure una ferradura de caval cadan ; de cada pestoressa, que fassa pa a vendre, aia Io senhor Il den., cadan la vespra de Nadal ; de tot hom que auciza buo ni vaca per vendre, aia Io senhor IIII den. per leida ; de porc e de truia, de mouto et douelha, de boc o de cabra, de cadun, 1 den. Que si en ab la leida o ab Io peadge del senhor que nol pagues Io senhor n'aia XX sols de justezia, e que combre la leida.

XII. - Tout homme et toute femme de Mondenard habitant dans le château, sont affranchis de toutes ces leudes et de tous ces péages, sauf cependant que Monseigneur le comte prendra de chaque cordonnier qui travaille du neuf, chaque année, le soir de la Noël, 12 deniers ; de chaque maréchal-ferrant, une ferrure de cheval chaque année; de chaque boulangère qui fait du pain pour vendre, le seigneur aura, chaque année, le soir de la Noël, 2 deniers ; de tout homme qui tue bœuf ou vache pour vendre, il aura 4 deniers de leude ; pour porc, truie, mouton, brebis, bouc ou chèvre, il aura pour chacun 1 denier. S'il s'en rencontre qui ne paient ni la leude, ni le péage au seigneur, le seigneur en aura 20 sols de justice, et, de plus, il recouvrera la leude.

XIII. - De saurnada de fer, que hom i aporte per vendre el castel, aia Io senhor Il den.

XIII. - Par grosse charge de fer qu'un homme apporte pour vendre au château, il est dû au seigneur 2 deniers.

 XIV. - De trossel que hom i aporte per vendre, aia XII d.

XIV. - Par trousseau qu'un homme apporte pour vendre, 12 deniers.

 XV. - De cada pessa de drap de lana que hom i aporte per vendre, I den.

XV. - De chaque pièce de drap de laine qu'un homme y apporte pour vendre, 1 denier.

 XVI. - Quant Io senhor e prohome de la villa aura establits los dexs (1) e faigs cridar, aia nom de tota bestia grossa, que sia trobada en malafacha, IIII den., et que la malafacha sia emendada as aquel que preza la aura.

XVI. - Quand le seigneur et les prud'hommes de la ville auront établi les dexs et fait les criées, tout homme dont l'animal gros est trouvé causant du dommage devra payer 4 deniers ; et le dommage devra être réparé envers celui qui l'aura éprouvé.

 XVII. - De porc, e de truia, e d'ouelha, e de cabra, e dautras bestias menudas, cada una, I den.

XVII. - Pour un porc, une truie, brebis, chèvre et autre menu bétail, chacun 1 denier.

 XVIII. - E d'ome que sia trobats en malafacha de diaz, IlI sols.

XVIII. - Tout homme qui sera trouvé causant du dommage de jour paiera 3 sols.

XIX. - Et aisso sia partit en aital maneira : que li bailes de Mossenher o destrengua e qu'en aio Io ters, e la guarda l'autre ters, el castel l'autre ters.

XIX. - Et l'amende sera répartie de cette manière : le baile de Monseigneur la distribuera et en aura le tiers ; un tiers sera pour la garde, et l'autre tiers pour le château.

XX. - Tug Ii plaig e Ii contras que en devendran, e Ii clam el castel de Monlanart, ni en la honor, sio menat dins Io castel, e que sio judjat e delhivrat per conoguda del baile de Mossenhor Io comte e dels proshomes de la vila.

XX. - Tous les procès et querelles qui surviendront et les criées du château de Mondenard et de la juridiction, seront amenés dans le château, jugés et délivrés à la connaissance du baile de Monseigneur le comte et des prud'hommes de la ville.

 XXI. - E cant Io bailes aura clam dome ni de femna del castel, done lhi fianssas Io dia que las Ihi demandera, o, si far no podia, que jure sobre Sans Evangelis que estie a conoguda de lhui e de sa cort, e que no defugia, Salf cavaiers, so es assaver aqueilh que senhoria i avio, que non devo dar fianssas per clam d'ome, per negu clam en ques aigues V sols de justezia, ni d'aqui en aval. Si aquel ques clamaria no era cavaiers mor, que fes dreig az aquel que clamatz se seria, a conoguda del baile e dels proshomes del castel, e que per aquel clam donesso justezia al senhor, si la justezia era de V sols, ni d'aqui en aval.

XXI. - Et quand le baile aura clameur d'homme ou de femme du château, ceux-ci lui fourniront caution, le jour qu'il la leur demandera, et s'ils ne le peuvent pas, ils jureront sur les Saints Evangiles de se tenir à sa connaissance et à celle de sa Cour, et de ne pas s'enfuir sauf pour les chevaliers, c'est- à-dire ceux qui possèdent des biens seigneuriaux, lesquels ne sont pas tenus fournir caution pour clameur d'homme, ni pour aucune clameur, où il y ait 5 sols de justice ou moins encore. Si celui qui fait la clameur n'est point chevalier, ou s'il ne tient pas lieu de chevalier mort, il fera droit à ceux qui auront porté plainte, à la connaissance du baile et des prud'hommes du château, et pour cette clameur il paiera le droit de justice au seigneur, si l'amende est de 5 sols, ou moins encore.

 XXII. - Tots hom que sia proats de far fals testimoni, sia encorreguts a volontat del senhor.

XXII. - Tout homme qui sera convaincu de faux témoignage, sera condamné suivant la volonté du seigneur.

XXIII. - Tots hom e tota femna que vengara estar a la franqueza del castel de Monlanart, ni ara in estie, sia francs salf Io dreig de lor senhor, de tot aco que lor devrio entro en aquel dia que seria vengutz el castel ; e se tenia terra de senhor ab voluntat de so senhor que lailh servis aissi coma de vant aura acostumat a voluntat del senhor.

XXIII. - Tout homme et toute femme qui viendront, maintenant et à l'avenir, demeurer sous la franchise du château de Mondenard, seront libres, sauf le droit de leur seigneur, au sujet de tout ce qu'ils lui devaient jusqu'au jour où ils seront venus au château ; et s'ils tenaient des terres de leur seigneur à sa volonté, ils doivent les garder, comme ils avaient coutume de le faire auparavant, à la volonté de leur seigneur.

 XXIV. - 'Empero, se hom que fos de negu dels senhor o dels cavaiers del castel, tenia terra de so senhor, que lailh servis a sa volontat del senhor, e se servir no lailh volia, que lailh laisses souta e quitia a so senhor salf e retengut que i reste Mossenhor Io coms que lunhs orn estagadas de Lauzerta ni del sagrament, no i venga per abitar a Monlanart, salvat la costuma de Lauzerta, si no a fazia ab volontat de Mossenhor lo comte (2).

XXIV. - De plus, si un homme n'appartenant à aucun des seigneurs ou des chevaliers du château, tenait des terres de son seigneur, et, s'il ne voulait point les garder qu'il les laisse libres et quittes à son seigneur. Monseigneur le comte exige, comme exception, que nul homme de Lauzerte, ni de la juridiction, ne vienne habiter à Mondenard sans sa permission et sans avoir rempli les devoirs de la coutume de Lauzerte.

XXV. - El ban, el defess que Mossenhor lo coms a mes el e li seu el bosc de Puial-Tinha, a assout e quita, als senhors de cui esser deu, quen fasso lor voluntat, e, que d'aissi enant, el, ni hom per lhy, ban ni defes no i meta.

XXV. - Le ban et la défense que monseigneur le comte et ses officiers ont mis sur le bois de Poujal-Tigne, il le cède aux seigneurs à leur volonté, et que dorénavant personne, en son nom, n'y mette ban, ni défense.

XXVI. - E que lunhs hom del castel, ni de la honor, no sia pres, ni arestats, que dreig volha far ni pusca, si hom mort non i avia, o raubat cami, o d'autres grans crims non era apelatz.

XXVI. - Et que nul homme du château et de la juridiction ne soit arrêté, ni e emprisonné, s’il veut et peut payer justice, à moins qu'il ne soit prévenu de meurtre, de vol de chemin ou d'autres grands crimes.

 XXVll.- E que lo Mossenhor Io coms e li seu Prengua bladada e vinada, en aissi co an faig sa en reire, en la honor, de Monlanart.

XXVII. - Et que Monseigneur le comte et les siens prennent, en fait du blé et du vin, ainsi qu'il se faisait par le passé, dans le ressort de Mondenard.

XXVIII. - E que li testament e li ordein, que faran li home e las fennas del castel e de la honor, razanoblement sio tengut aissi co dreig o requer.

XXVIII. - Et que tous les testaments, et les dépositions écrites, que feront les hommes et les femmes du château et du ressort soient raisonnablement accomplies, ainsi que le droit le requiert.

XXIX. - E que tout aqueilh que auram terras ni honors al castel, ni en la honot, que fasso tug a las comunals messios del castel.

XXIX. - Et que tous ceux qui possèdent terres ou honneurs dans le château ou dans la juridiction, contribuent aux frais cornmuns du château.

XXX. - En Vidals de Montagut, en Tondut de Monlanart, li cal so establit procurador pen senhor de Monlanart, e pen Pons de Monlanart, e per lor fraire Ramon de Monlanart, e pen Ramon de Monlanart, e per sos fraires, pen Bernat de Monlanart, e pen Pons de Monlanart, e pen Tondut que fo filhs den Arnau de Monlanart, ab cossentiment e ab volontat de totz los homes del castel, autreio a Mossenhor Io comte que el aia la senhoria e la juredictio el castel de Monlanart, laqual li senhor del castel, per lor e per los successors, an donada e autreiada per lor franca volontat a Mossenhor Io comte de Tolosa e a sos successors per totz tems.

XXX. - Vital de Montagut et Tondut de Mondenard, lesquels sont établis procureurs du seigneur de Mondenard, de Pons de Mondenard et de leur frère, Raymond de Mondenard, et de Raymond de Mondenard et de ses frères, et de Bernard de Mondenard, et de Pons de Mondenard, et de Tondut, qui sont les fils d'Arnaud de Mondenard, avec le consentement et la volonté de tous les hommes du château, transportent à Monseigneur le comte la seigneurie et la juridiction du château de Mondenard ; ce que les seigneurs du château, pour eux et pour leurs successeurs, donnent et concèdent, de leur franche volonté, à Monseigneur le comte de Toulouse et à ses successeurs , pour toujours à l'avenir.

 XXXI. - Empero, si negus hom, cavaiers ni autre, de Monlanart ni de la honor, re trozia sobre novas (3), ni en autre loc ni nescarnia negu dels senhors de Monlanart per aisso que eilh an donat, ni autreiat a Mossenhor Io comte el castel, que aquel que o faria sia tengutz de L sols de caorces a Mossenhor Io coms ne leve ses tota laissa que non fassa, e que aquel a qui sera dig, ne fos crezut ab des, testimoni, o ab I ab sagrament quen fes.

XXXI. - De plus, si un homme, chevalier ou autre, de Mondenard ou de la juridiction, blamait et tournait en dérision les seigneurs de Mondenard, par la raison qu'ils ont donné et octroyé le château à Monseigneur le comte, celui qui le fera sera tenu de payer 30 sols de Cahors à Monseigneur le comte, et que Monseigneur le comte les perçoive, malgré tout legs, et que celui à qui cela sera dit, soit cru sur son témoignage ou sur son serment.

XXXII. - E tug li cavaier e las donas del castel, so es assaber aqueilh que senhoria i avio, sio franc del abergua, et de tota comunal messio del castel, estiers ost e cavalguada.

XXXII.- Et tous les chevaliers et dames du château, c'est-à-dire ceux qui y possèdent des seigneuries, seront affranchis du droit d'albergue et de toute quête, et de tous les frais communs du château, réserve du droit de guerre et de chevauchée.

 XXXIII. - E l'albergo so CCL sols de caorces que Monsenhor Io coms ne fa leva cadan.

XXXIII. - Et le droit d'albergue sera de 250 sols caorsins, que Monseigneur le comte fera lever chaque année.

XXXIV. - E tug li autre cavaiers del castel sio franc en aquela meteissa franqueza, que avio sa en reire.

XXXIV. - Et tous les autres chevaliers du château seront francs de la même franchise qu'auparavant.

 XXXV. - E nos Io coms sobredig autreiam que la parochia de la gleya de Burgueiras e la parochia de la gleya de San Quenti, el capmas de Pug d'Aco, el capmas, den P. Delmas, sio del faig e de la honor de Monlanart.

XXXV. - Et nous comte susdit, voulons que la paroisse de l'église de Bruyères, et la paroisse de l'église de Saint-Quentin, le capmas de Pech d'Acou et le capmas de P. Delmas, soient de la directe et de la juridiction de Mondenard.

E en testimoni de totas aquestas cauzas e a maior fermetat tots tems durabla, nos, coms sobredig fem sagelar aquesta carta ab notre sagel. Aisso fo faig a La Salvetat III dias à l'intrat del mes de maii, feria Va, anno ab incarnatione Domini Mo CCo XLVIo.
Et en témoignage de tout ce dessus, et pour une plus grande sûreté à jamais durable, nous, comte susdit, avons fait apposer notre sceau à ce présent acte, Ceci fut fait à La Salvetat, le 3e jour à l'entrée du mois de mai, la férle VI (le jeudi), l'an de l'incarnation du Seigneur, 1246.

(1) Dex : Amende encourue par ceux qui avaient commis un dommage aux fruits de la terre.

(2) Le comte de Toulouse mettait cette exception pour que la ville de Lauzerte ne se dépeuple pas.

(3) Retrozia re novar, ni en autre loc: faisait des reproches sur la nouvelle situation faite à tous par le transport de la seigneurie de Mondenard au comte de Toulouse.