Les églises
Au sommaire :
L'église de Mazères
L’église actuelle fut construite en 1884, au lieu-dit “Croix Blanche”, pour remplacer à la fois l’ancienne église du même nom (située 900 mètres plus au nord) et celle de Paradou ou Carber (son annexe, située plus au sud). Cette unification fut décidée en 1877 pour mettre fin aux rivalités opposant les habitants de chaque section de la paroisse. Il ne reste plus que la trace des fondations et une croix de l’église dédiée à Saint Projet, qui appartenait jadis à l’évêché de Cahors. L’église romane de Carbes ou de Paradou, dédiée à Saint-Pierre aux Liens, était rattachée à Mazères depuis 1808. Elle était relativement ancienne car sa trace fut retrouvée au XIe siècle parmi les possessions de l’abbaye de Cahors. Pour perpétuer le souvenir des deux églises, le nouvel édifice prit le nom de Mazères-Paradeu.
Le nouvel édifice fut placé sous le vocable de Sainte Germaine de Pibrac et livrée au culte en août 1886. Il est bâti d’assise alternées de briques et de pierres, apparentes seulement sur la façade. Il est en forme de croix latine et est composé d’un chœur à chevet plat, de deux travées et d’une nef de trois travées. Ces deux parties sont séparées par une travée plus longue, accostée de deux chapelles hautes. Le tout est recouvert d’une croisée d’ogives toriques. L’église est éclairée par des fenêtres en plein cintre et par des roses polylobées.
Le portail s’inscrit dans une arcade brisée. Le clocher mur est ajouré de cinq arcades situées sur le même plan. Celle du milieu, plus large et plus haute que les autres, est couronnée d’un pignon triangulaire. L’église est précédée d’un porche ouvert sur trois côtés et couvert d’un toit à double rampant.
L'église de Bruyères
L’église de Bruyères (ou Bruguières) est dédiée à Saint Pierre. Elle fut une fondation de l’abbaye de Moissac en 1079. Elle devînt une possession de l’évêque de Cahors (Barthélemy) qui la céda à son chapitre cathédral en 1256. Ce dernier la conserva jusqu’à la Révolution. L’église de Bruyères était alors une annexe de Martissan. Elle est rattachée à Saint-Quentin depuis le Concordat. C’est un édifice roman qui a été plusieurs fois modifié et agrandi. Son abside est semi-circulaire et voûtée en cul de four. Elle est limitée par un axe en plein cintre et prolongée par une travée droite ayant une voûte en berceau.
La nef romane d’origine a disparu. Elle a été rebâtie en blocage au XVIe siècle. Plus basse que l’abside, elle laisse voir, depuis la restauration de 1989, une magnifique charpente. Sur la façade ouest se trouve un petit clocher-mur avec une arcade unique. Il a été refait en 1880. Le portail se situe au fond de la nef à gauche. Le mur de l’abside n’a aucun contrefort. Il a été couronné au XIXe siècle d’une série de piliers en pierre qui supportent la charpente (celle-ci reposait auparavant sur l’extrados de la voûte). L’autel est constitué d’une table monolithe. Il reste un petit retable avec des statuettes de l’autel précédent (du XVIIIe siècle). Le bénitier a pour support un chapiteau, peut-être préroman (c’est l’imitation d’un chapiteau antique). L’église a été restaurée en 1953 par des paroissiens et en 1989 par la Mairie et les Monuments Historiques. Une fontaine dédiée à Saint Pierre se situe en contrebas de l’église. Les fidèles y venaient autrefois le 29 juin pour y puiser de l’eau, considérée comme efficace contre les maladies de la peau. Cette église fut inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 5 avril 1979.
L'église de Canhac
La paroisse de Canhac est située sur les communes de Vazerac et Labarthe, mais son église appartient à Cazes-Mondenard.
L’église est mentionnée pour la première fois dans des textes de 1259. Elle appartenait alors au diocèse de Cahors. Elle dépendait en partie de la seigneurie de Mondenard et en partie de la seigneurie de La Mothe Navarrenque. La coutume était de prendre dans la paroisse de Canhac l’un des quatre consuls de la juridiction de cette dernière seigneurie. Canhac fut entièrement réuni à La Mothe Navarrenque en 1667 (elle fut vendue à François Alexandre de Roquefeuil, seigneur de Lapeyrière, par le baron de Mondenard, Bernardin de Corneillan).
Elle dépendit de cette seigneurie jusqu’en 1789. Le Concordat supprima la paroisse, qui fut rétablie par ordonnance royale le 19 avril 1826.
L’église actuelle, dédiée à Saint Pierre, date du début du XVIe siècle. La nef a été refaite en partie en 1763 puis en 1863. Le chœur est voûté par de robustes ogives dont la clef s’orne d’un écusson. Sur la première travée s’ouvrent deux petites chapelles dont la voûte est contemporaine de celle de la nef. Les fenêtres ont été remaniées.
Un clocher-mur à baie unique surmonte la façade, sur laquelle d’anciens culots du XVIe siècle, décorés de masques, ont été encastrés.
En 1925, départ de l’abbé Oule, le dernier curé de Canhac.
L'église de Cazillac
Le lieu de Cazillac était déjà peuplé à l’époque Antique. Si l’on se réfère aux recherches réalisées par L’abbé B.TAILLEFER (1856-1937) ainsi que les traces encore visibles dans le sol, une VILLAE y était bâtie. Sur l’emplacement de l’actuelle église était un temple Gallo-romain dédié à Jupiter.
L’église est placée sous le vocable de Saint Pierre ès Liens. Elle fut détruite par les Albigeois au XIIe siècle. Vers 1320, les Pastoureaux détruisirent le château de Lauture ainsi que l’église, qui fut à nouveau ruinée par les anglais lors de la guerre de 100 ans. Celle-ci fut rebâtie à la fin du XVe siècle. Vers 1565, les Protestants l’occupèrent et la transformèrent en temple. L’église disparaît vers 1572, à la fin des guerres de Religion. Reconstruite au XVIIe siècle, elle a été plusieurs fois restaurée, notamment en 1884. La dernière restauration de 1973 a permis de découvrir des vestiges de litres seigneuriales. En 1331, Jean XXII l’unit à la chartreuse de Cahors, mais au XVIIe siècle, elle était devenue un prieuré-cure à la collation de l’évêque. Au niveau spirituel, l’église dépendait de l’archiprêtré de Notre-Dame des Vaux ou de Nevèges.
Elle faisait partie du territoire de Castelnau-Montratier. La terre de Cazillac aurait dépendu primitivement des seigneuries de Mondenard et de Lauture. En 1668, elle appartenait à Jean d’Escayrac et resta dans sa famille jusqu’au XVIIIe siècle.
L’édifice se compose d’un chœur à trois pans. La voûte, refaite en plâtre en 1884, possède de fausses ogives polygonales avec des clés sans ornements.
Le long de la première travée se trouvent deux chapelles inégales.
Celle de droite, dédiée à la Sainte Vierge, fut reconstruite en 1884. La première pierre fut posée le 11 août 1884. Un parchemin relatant le fait a été placé dans un vase degrés.
En voici la copie
« Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.
« L'an de Notre-Seigneur, mil huit cent quatre-vingt-quatre et le onze du mois d'août, en l'église de la paroisse de Cazillac, commune de Cazes-Mondenard, canton de Lauzerte, arrondissement de Moissac, diocèse de Montauban, département de Tarn-et-Garonne, en présence de M. l'abbé Boyé, curé de la paroisse, et de M. Lannes, entrepreneur, a été posée, par M. le colonel marquis d'Escayrac de Lauture, la première pierre de la chapelle, sise du côté de l'Epitre, dédiée à la Très Sainte Vierge, chapelle entièrement reconstruite, aménagée et ornée aux frais de M. le marquis Léonce d'Escayrac de Lauture, resté fidèle aux traditions de foi, d'honneur et de générosité de ses ancêtres, dont onze squelettes ont été retrouvés et replacés sous les dalles de cette chapelle, propriété de la famille d'Escayrac de Lauture. Vous qui retrouverez ce parchemin, oh ! priez un peu pour nous tous. Cazillac, le 11 août 1884. »
Celle de gauche, restaurée à la même époque, est dédiée au Sacré-Coeur. Un armarium eucharistique en pierre fait d’une niche en accolade, se trouve au fond de l’église. Il a été transféré là lors de la reconstruction de l’édifice. Il possède des monogrammes de Jésus et Marie.
La façade de l’église a été refaite au XIXe siècle avec son clocher-arcade à pignon écrasé. L’une des deux cloches a été fondue par Amans Triadou en 1787. A la suite du léger déplacement d’un coussinet, elle tomba et tua Pierre Costerasteb (le carillonneur) le 21 août 1853. L’autre cloche, sortie des ateliers de M. Lévêque, a été bénite le 18 octobre 1896. Elle se nomme Noélie.
Lors de la dernière restauration, un nouvel autel a été formé d’une meule de grès rose posée sur un rouleau à dépiquer provenant de l’ancien moulin du château de Lauture et de nombreux tacherons ont été découvert sur les pierres des murs.
Le dernier curé de Cazillac fut l’abbé Bartélémy Taillefer.
Aujourd’hui cet édifice modeste accueille deux mobiliers remarquables :
- une toile du XIXe siècle copie d'une vierge à l'enfant de maître espagnol Murilloune
- une statues de vierge à l'enfant de la fin du XVIIe siècle en bois polychrome
restaurés et protégés, ils sont inscrits aux titres des Monuments Historiques.
L'église de Cazes-Mondenard
Cette église, placée sous le vocable de la Nativité de Notre-Dame, est mentionnée en 1097 et en 1240 parmi les possessions de l’abbaye de Moissac. En 1097, elle est désignée sous le nom de Saint Pierre de Cazer par le pape Urbain II. Elle advînt aux évêques de Cahors dans l’échange de 1270 et fut un bénéfice du chapitre de la cathédrale Saint Etienne. Au XIIIe siècle, elle était placée sous le vocable de Saint Michel. Cette église a disparu très tôt. Elle possédait deux annexes : Saint Vincent et Saint Martin, qui furent détruites à la fin du XVIIIe siècle. Les pierres de Saint Vincent ont servi à la construction du presbytère.
Il y eut également une chapelle dédiée à Saint Clair, qu’une tradition considère comme le patron secondaire. Une église voisine dédiée à Sainte Marie aurait existé à Mondenard (chef-lieu de la paroisse en 1237).
L’édifice date du XVIe siècle, il fut ruiné durant les guerres de Religion puis restauré au XVIIe siècle. Il fut en partie rebâti en 1827.
Il se présente sous la forme d’un chœur à cinq pans et d’une nef de deux travées inégales. La voûte, démolie en 1827, a été remplacé par un plafond plus bas. Il ne reste que les colonnes de retombée (celles du chœur sont coupées au milieu par une frise saillante, avec un écu encadré de feuillage et elles sont couronnées en guise de chapiteau par une double bague se prolongeant en corniche ; celles de la nef, avec un chapiteau arrondi orné d’un écusson avec un feuillage flamboyant et surmonté de deux tores annulaires. Deux d’entre elles portent les monogrammes de Jésus et Marie en lettres gothiques évoluées et ont une base décorée de festons).
Deux chapelles inégales s’ouvrent sur la première travée, celle de droite était celle des seigneurs de Mondenard. Elle communiquait autrefois avec la base du clocher.
Le clocher est une massive tour carrée, couverte d’un toit à quatre pans. Il fut rebâti au XVIIe siècle.
Le portail est encadré de trois tores et est établi à droite sur la seconde travée.
L’intérieur de l’église a été entièrement peint par Gaillard-Lola en 1939.
L'église de Saint Quintin
Avant la Révolution, cette église dépendait de l’évêque de Cahors. Au civil, elle faisait partie des neuf paroisses composant la communauté de Mondenard. A la suite du Concordat, tous les titres furent anéantis. L’église constitua une seule paroisse avec Bruyères et Saint-Simplice. L’édifice fut rebâti au XVIIe siècle sur des substructions plus anciennes. Il ne reste de l’édifice précédent que quelques pans de murs et deux portes (aujourd’hui murées).
L’intérieur est une salle rectangulaire et large, recouverte d’un plafond. Le chœur est séparé de la nef par un mur dans lequel se trouve une arcade en plein cintre.
Les fenêtres ont étés refaites, sauf celles du chœur qui remontent au XVIIe siècle. Le portail actuel, refait au XIXe siècle, est cerné de deux pilastres doriques et est précédé d’un auvent rustique.
Le mur de façade est surmonté d’un petit clocher à arcades. Les deux clochers dateraient respectivement de 1500 et de 1890.
Une fontaine souterraine dédiée à Saint Jean Baptiste se situe devant l’église. Elle fut jadis l’objet d’un pèlerinage dont on retrouve les traces dès le XVe siècle. La grille la clôturant date probablement de 1883. L’accès à la fontaine se fait par un escalier de 17 marches en pierre. On pénètre dans une grotte creusée dans une sorte de brésier. La voûte s’étant effondrée dans la grotte, un plafond fut installé en 1982. Entre l’escalier et la grotte se trouve une petite salle servant aux pèlerins. Ceux-ci s’asseyaient sur un banc et retiraient leurs chaussures avant de se baigner dans la fontaine. Un acte du 13 juillet 1672 dit, en parlant de cette source: “les pèlerins sont accoustumés de s’y baigner pour accomplir les vœux qu’ils ont fait à la dite église”.
Le dernier curé de Saint Quintin fut l’abbé Vinel (décédé en 1912). Ce dernier, avec deux paysans de la commune, a permis à la culture du chasselas de se développer à Cazes.
L'église de Martissan
L’église de Martissan est dédiée à Saint Martin. Sicard de Montaigut (frère du seigneur de Mondenard) était titulaire décimateur de l’église (qui appartenait alors à la seigneurie de Mondenard). Ce dernier fut nommé évêque de Cahors en 1293 et l’église devînt une possession du chapitre de Cahors.
Le 2 mars 1667, le baron de Mondenard (Bernardin de Corneillan), vendit ses droits seigneuriaux sur l’église et sur la partie de la paroisse de Canhac lui appartenant à François Alexandre de Roquefeuil (seigneur de Lapeyrière et de La Mothe-Navarrenque).
Martissan dépendit alors de cette seigneurie.
L’édifice, assez vaste, fut construit vers la fin du XVe siècle et fut ruinée vers 1573, pendant les guerres de Religion. Il fut reconstruit partiellement au XVIIe siècle et remanié au XIXe siècle. L’église est constituée d’un choeur à cinq pans et d’une nef de quatre travées, avec une voûte d’ogives refaite en 1864. Deux chapelles s’ouvrent sur la nef. Il y en avait davantage à l’origine. La façade a un ancien portail classique surmonté d’un petit clocher mur à arcade unique. L’entrée actuelle se situe sur le côté. L’abbé Terrabus, le dernier curé résidant, est décédé en 1923.
L'église de Tissac
Cette église figure dans les bulles des papes Urbain II (1097) et Grégoire IX (1240) parmi les possessions de l’abbaye de Moissac. Elle y resta jusqu’au XVIIe siècle, lorsque l’évêque de Cahors devint le collateur direct de la cure. Elle était à l’origine sous le vocable de Saint-Pierre. L’église se mit sous le vocable de Saint Vincent à la fin du XVIe siècle. Elle l’a conservé, bien que Sainte Anne soit considérée aujourd’hui comme la patronne du lieu.
L’édifice actuel daterai de la fin du XVe siècle. Mais il a été remanié et probablement reconstruit en 1677. Le chœur et la voûte de l’église datent, quant à eux, de 1877.
L’édifice présente un plan allongé, avec une nef composée de trois travées. Il est recouvert d’une voûte d’ogive. Un blason est présent sur la clé de voûte, mais les armes représentées n’ont pu être identifiées.